Six Loir-et-Chériens font partie de la sélection nationale U17 qui participera au championnat d’Europe d’ultimate en Belgique du 19 au 24 juillet.
Ils étaient cent vingt dans les starting-blocks il y a quelques mois ; ils ne sont plus que vingt et un. Vingt-quatre avec les trois remplaçants appelés en renfort au cas ou une blessure viendrait stopper l’aventure d’un ou plusieurs joueurs sélectionnés en équipe nationale d’ultimate. Dans une semaine, ils prendront la route de Gand, en Belgique, à l’occasion des championnats d’Europe U17.
C’est à Blois, sur les installations de l’ASPTT, aux Grouëts, que la petite troupe a posé ses valises ce week-end, pour y effectuer son dernier stage de préparation en vue de l’événement. Encadrée des deux coachs nationaux Cédric Trestard et Raphaël Mathé, ainsi que de l’intendante de l’équipe de France U17 Manon Reuzé. Au programme, matchs de préparation face aux équipes locales qui ne manquent pas entre les deux clubs loir-et-chériens de Blois (Freezgo’riphyk) et Mer (MUD), mais aussi entraînements physiques à coup de fractionnés, gainage ou encore travail du foncier. Car il ne faut pas s’y fier, l’ultimate est un vrai sport, c’est juste qu’il n’est certainement pas encore reconnu à sa juste valeur. Je me suis mis à l’ultimate à l’âge de trente ans, confie l’entraîneur national Raphaël Mathé. Je me croyais en forme à l’époque, j’avais terminé mes études de Staps, et je pratiquais le foot et le rugby. Mais après avoir débuté l’ultimate, j’ai très vite perdu cinq kilos !
Parmi les vingt et un joueurs sélectionnés dans l’équipe nationale U17, six sont blésois, soit près du tiers. Un pourcentage extraordinaire sachant qu’il existe quatre-vingt-quinze clubs en France. Professeur d’EPS au collège de Mer, Cédric Trestard, le créateur du club de Blois il y a onze ans, est également à l’origine de la création de la première section sportive scolaire ultimate en France. Elle existe aujourd’hui depuis quatre ans. « C’est certainement une des raisons pour lesquelles la discipline a tant évolué, et si vite, dans le Loir-et-Cher », confie-t-il. A ce jour, le club blésois évolue en première division nationale dans les trois sous-disciplines de l’ultimate, en outdoor, indoor et beach.
Du 19 au 24 juillet, en Belgique, les U17 Français espèrent accrocher un podium, et qui ont déjà terminé deux fois à la quatrième place et une fois troisièmes.
Parallèlement aux juniors U17 garçons, en stage à Blois ce week-end, les féminines suivaient également le leur, mais à Angers (Maine-et-Loire). Et parmi les vingt et une sélectionnées, trois sont loir-et-chériennes. Il s’agit d’Ester Lemonier (Blois), Juliette Ruelle et Zoé Ombredane (Mer). Enfin on notera la présence de deux Blésois (Maxime Chauveau et Jérôme Gomez) dans la sélection nationale U20 qui participera au championnat du monde en Pologne du 1er au 6 août.
Les Loir-et-Chériens de l’équipe de France U17 : Nicolas Pigeon, Théo Guévit (Bois), Eliot Chauvigné, Nabil Benziane, Simon Ruelle, Mucahit Pala (Mer).
le saviez-vous ?
> L’origine. L’ultimate est né dans les années quarante aux États Unis, dans le Connecticut. Des étudiants s’amusaient à lancer des moules à tarte de la Frisbie Pie Company. Témoins de ces scènes, Walter Frederick Morrison eut alors l’idée de fabriquer des disques en bakélite.
> L’essor. Très à la mode sur les plages dans les années soixante, la pratique fut codifiée comme sport par une école du New Jersey. Elle devient l’ultimate frisbee.
> En France. Le premier club français à pratiquer l’ultimate est le HOT de La Celle-Saint-Cloud, depuis le début des années quatre-vingts. Il y a aujourd’hui 95 clubs en France.
> Le succès. Les règles de l’ultimate faisant appel à l’auto-arbitrage, proposant la mixité et faisant une part belle au fair-play sont à l’origine du succès de la discipline qui connaît une augmentation de ses licenciés d’environ 10 % par an. Il y a aujourd’hui 4.000 licenciés en ultimate en France. Ils n’étaient que 500 au début des années deux mille.
> Sport olympique. L’ultimate a été reconnu par le CIO (Comité international olympique) en 2014. Il avait été adopté par le ministère de la Jeunesse et Sport deux ans plus tôt.
> Échéances. La fédération française a demandé l’organisation des prochains championnats du monde d’ultimate beach qui se dérouleront à Royan en 2017. La discipline devrait apparaître en démonstration lors des Jeux olympiques de 2024, à condition qu’ils se déroulent à Paris ou à Los Angeles.
L’ultimate n’est plus un sport à la con
En janvier 2014, le journal L’Équipe avait sorti un supplément intitulé « Les superstars des SALC (1) ». Au-delà du titre un peu cavalier, le numéro aura eu le mérite de mettre en lumière un tas de disciplines sportives méconnues comme l’ultimate. « Aujourd’hui, on veut vraiment que l’ultimate soit reconnue comme une vraie discipline sportive collective, martèle Raphaël Mathé. Et ça passe par la médiatisation. »
Si au début de l’année 2014, l’ultimate était considérée comme un sport à la con, la discipline a depuis été relayée dans d’autres médias sportifs, télévisés notamment. Il est certain qu’une présence aux Jeux olympiques ferait taire les mauvaises langues… Mais drôles.
NR du 11/07/2016
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